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Expérience de commercialisation de produits agricoles par le mécanisme du warrantage au sein de la fédération Sa’a

Le souchet est une culture de rente de plus en plus importante au Niger, et en particulier dans le département de Maradi. Cependant, les débouchés sont rares, et l’approvisionnement en engrais de cette culture exigeante soumise aux irrégularités de la centrale d’achat de l’État.

Le but de la fédération Sa’a est de regrouper les commandes d’intrants pour jouer sur les prix et la qualité. Le warrantage, crédit de quelques mois dont la garantie est un stock de produits vivriers ou de rente, est un moyen de permettre aux producteurs d’honorer leur commande d’intrants groupée. Le stock est échangé contre des engrais. Les activités génératrices de revenus sont promues pour faciliter le remboursement. La vente groupée permet d’accroître encore le gain et de le sécuriser. Les producteurs sont plus enclins à miser sur le progrès techniques, ils disposent de trésorerie pour la campagne et d’engrais.

La fédération est structurée à tous les niveaux (Union et OP de base), chaque niveau possède une tâche bien définie d’encadrement (observation des prix, conseil technique, responsabilité sur la mise en stock, sur le contrôle, sur le remboursement).

Le stockage comporte de nombreuses étapes : i) sensibilisation des producteurs ; ii) formation des responsables ; iii) identification des magasins ; iv) constitution des stocks ; v) identification des activités génératrices de revenus ; vi) contrat ; vii) suivi des stocks et des marchés ; viii) recherche de débouchés ; ix) remboursement ; x) bilan.

L’organisation paysanne est très investie. La Fédération ajuste petit à petit son processus au fur et à mesure des obstacles rencontrés : maîtrise des risques suite aux importations de mil et au stockage tardif, changement d’institution de microfinance suite au coût de l’intérêt et au manque de capacité de financement, règlement intérieur suite à une libération de stock avant remboursement, etc. Sa’a a mis en place un système de prélèvement sur le crédit pour contribuer aux frais d’encadrement.

Les magasins manquent, les capacité s de financement aussi, l’expérience et le réseau de partenaires se construisent, mais les résultats sont très encourageants. Le dispositif doit maintenant changer d’échelle, la question fondamentale étant la capacité de l’OP à assumer toutes les fonctions qu’elle s’est assignées.

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