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Le warrantage paysan, un outil de protection des ressources

Sujet :

Souvent présenté comme un outil de spéculation sur les fluctuations de prix et d’accès au crédit, le warrantage permet aussi aux producteurs de se protéger d’une pression sociale qui les pousse à ponctionner régulièrement une partie de leurs récoltes et peut mettre en danger la sécurité alimentairede leur ménage en période de soudure.

Le warrantage existe au Burkina Faso depuis 2005 et connaît un vif succès auprès des producteurs et des institutions financières. Les deux plus anciennes expériences, mises en oeuvre dans le Sud-Ouest du pays, sont celles de l’Union Ten Tietaa et de la Copsa- C (Coopérative de prestation de services agricoles « Coobsa »), deux organisations faitières qui continuent aujourd’hui à accompagner les producteurs dans la mise en oeuvre du warrantage. Ces deuxorganisations ont bénéficié de l’appui respectif des ONG SOS-Sahel et CISV, et se sont inspirées dans leur développement d’expériences de warrantage plus anciennes au Niger (Union Cigaba de Konkorindo au Sud-Ouest du Niger).

Les expériences qui se développent au Burkina Faso sont qualifiées de « warrantage paysan » car elles restent localisées au niveau du village, la capacité de stockage des entrepôts ne dépasse pas, en général, les 80 tonnes et les partenaires financiers sont des agences locales d’institutions de microfinance. Le warrantage se développe selon deux grandes tendances : – Au niveau des zones excédentaires en céréales, et dans le Sud-Ouest notamment, les producteurs stockent essentiellement du maïs, du riz et du sorgho. – Au niveau des zones déficitaires en céréales, auNord notamment, les producteurs stockent plutôt des cultures de rente comme le niébé, l’arachide et le sésame, dont la vente en période de soudure permettra l’achat de céréales.

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